Amorces (2)

Publié le par ap

Friche, La levée, Tavier sont les trois premiers textes d'un récit qui pour l'instant a pour titre "Amorces".  Je n'ai aucune idée de ce qui va advenir de ces personnages, apparus un jour de forte fièvre ... Ceci est donc une invitation à ceux qui auraient envie d'en écrire la suite  autrement dit ces amorces sont une proposition d'écriture.


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2 - La levée

Ce n’était visiblement pas le premier. En observant les femmes s’affairer pour l’emporter, je compris qu’elles avaient l’habitude. La jeune femme qui m’avait conduit jusqu'au campement ne prit pas part à la levée du corps. A peine laissa-t-elle échapper un chuchotement quand le cortège passa près d'elle avant de fondre dans la nuit. Les hommes qui étaient restés silencieux et immobiles, se dispersèrent à leur tour. Je restais seul avec la jeune femme.

« Je vais…Il faut que je… », mais les mots collaient au fond de la gorge. Je ne savais pas quoi dire. Mon rôle avait été vain.

En fait, l’homme était déjà presque mort quand j’étais arrivé...  et les soins que j’avais pratiqué n’avaient servit en rien. J’aurais voulu savoir ce qui c’était passé, mais je sentais bien que je ne pourrais pas le lui demander comme ça. Pas maintenant…

« Oui, il faut partir maintenant... » dit-elle, « Venez ». Sa voix était blanche. Elle ne trahissait ni colère, ni chagrin…Plus tard, en me laissant retraverser seul la voie ferrée, je cru l’entendre soupirer. Je me retournais espérant un salut ou une parole, mais, elle s'était s’effaçée dans l’obscurité.


Je m’agitais dans mon sommeil. La transpiration qui trempait les draps me réveilla. Assis sur le bord du lit, je regardais mes chaussures posées dans le lavabo. Elles étaient encore maculées de boue. Elles seules témoignaient donc que je n’avais pas rêvé. Elles seules? Non, pas tout à fait… Je me levais. 

Sur le bureau était posée ma sacoche je l'ouvris fébrilement. De la poche intérieure, je retirais la petite boule de papier froissée que la main de l’homme avait relâché avant de mourir. Je la dépliais. Elle contenait plusieurs formes identiques de petites dimensions : à peine plus de deux centimètres de long chacune. Je fis rouler entre mes doigts ces drôles de petits cailloux ovales. Ils étaient blancs, lisses et durs comme des galets mais beaucoup plus légers… Je les examinais sous toutes les surfaces, les reniflais même et les reposais enfin dans le creux de la feuille racornie. Je n’avais jamais rien vu de pareil...

[...]

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