Atelier de la condamine (les feux de la rampe)
Toujours en observant d’un point de vue conventionnel ce tableau de Bazille, on peut observer la multiplicité des ombres et donc des sources de lumière.
J’en ai distingué au moins trois qui semblent contradictoires. En rouge j’ai noté les ombres portées qui semblent provenir de la baie. On remarquera de façon étrange que certains objets comme le canapé, le poêle,… n’obéissent pas à cette source. Plus étrange, parce que justement disposés juste devant la fenêtre, ni le chevalet, ni la grande silhouette de Bazille ne produisent une ombre semblable. Au contraire la source de lumière choisie (ici en vert) est zénithale.
Une troisième source de lumière (en violet) vient du premier plan : elle agit sur le fauteuil, le bord droit du divan et l’angle du mur où se trouve le piano.
Ici encore, un peintre sourcilleux de réalisme ne pouvait que s’étrangler et crier au scandale. Eclairée depuis le premier plan comme s’il s'agissait d’une pièce de théâtre (feux de la rampe), Bazille dresse une mise en scène totalement artificielle (mais au combien intelligente) de ce qu’il aurait peut-être souhaité voir et vivre dans son atelier, car le jeux d’ombres croisées improbables tissent en réalité les lignes imaginaires du vrai centre du tableau : Bazille lui-même !
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